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Le livre de Job fait partie du groupe des livres dits poétiques et sapientiaux. Ces livres mettent à notre disposition la poésie et la sagesse selon la vision juive du monde. La sagesse c’est l’art de bien conduire sa vie, pour au final être heureux sur cette terre et au-delà. Le sage en Israël est celui qui a réussi sa vie, qui a su élever ses enfants, qui fait des choses avec mesure et qui croit en Dieu.

Qui est Job ?

C’est le personnage central du livre qui porte son nom. C’est un personnage universel. Étymologiquement, Job dérive du mot père et signifie « où est mon père » ? Job modèle d’une foi constante, un croyant « craignant Dieu », un homme intègre et droit qui se garde du mal, il est un étranger. Job un héros de la fidélité en Dieu, père de sept fils et de trois filles, riche éleveur, pieux, vrai adorateur de Dieu. Homme irréprochable et comblé par la vie.

Est-ce par intérêt qu’il est fidèle à Dieu ? À quoi est liée l’intégrité de Job ? Est-il capable de garder cette intégrité dans le meilleur comme dans la souffrance ?

Structure du livre

  • Le prologue 1-2 (récit des épreuves)
  • 1er monologue 3 : Job parle seul, il verbalise sa colère, maudit le jour de sa naissance et la nuit de sa conception. Job fait appel à Dieu pour être délivré. Job se met en question.
  • Les dialogues (1ère série 7-14 ; 2è série 15-21 ; 3è série 22-27)
  • Poème sur la sagesse 28
  • 2è monologue de Job 29-31
  • Les discours d’Élihu 31-37
  • Discours de Dieu et réponse de Job 38-42, 6 : Dieu intervient non pas pour apporter une réponse à la question posée, mais pour interroger Job. Cette interrogatoire monologue est de révéler sa transcendance, son in-comparabilité. Job a parlé de Dieu sans savoir qui il est vraiment.
  • Épilogue 42,7 : la réhabilitation de Job et la condamnation de ses amis.

C’est un livre composé de plusieurs scènes

Chapitre 1-2 : présente le héros et son entourage. Job est le personnage le plus considérable de son époque et le modèle du parfait croyant.

Chapitre 3-31 : les trois amis (Éliphaz, Bildad et Çophar) de Job entrent en scène. Ils sont venus le consoler, mais en écoutant Job parler à Dieu, ils sont scandalisés par la façon dont Job parle à Dieu. Ils vont chercher à convaincre Job afin qu’il change son langage. Pour eux, Job doit reconnaître que sa souffrance est méritée et voulue de Dieu, car ce dernier est juste et bon. Une longue polémique suivra, et le mal de Job devient plutôt un « mal-entendu ». Pour eux en effet, si Job souffre, c’est qu’il a péché, il peut paraître juste à ses propres yeux mais il ne l’est pas aux yeux de Dieu. Job conteste cette théorie et clame son innocence. Job réfute l’image de Dieu que lui présentent ses amis.

Chapitre 32-37 : Un nouveau venu en la personne d’Élihu se présente. Il tente d’apporter de nouveaux arguments pour convaincre Job de sa culpabilité. Il donne tort à la fois à Job et à ses amis. Pour lui en effet, l’intelligence (lire en profondeur, lire entre les lignes) ne vient pas avec l’âge ; la véritable sagesse est un don de Dieu. Selon Elihu, Dieu utilise la maladie comme un autre moyen pour s’adresser aux humains. Il ne s’agira donc plus de chercher la cause mais plutôt la finalité.

Chapitres 38-42 : Ici Dieu finit par honorer Job de sa présence à travers des questions qui sont des réponses à Job. Dieu réagit aux propos de Job et de ses amis. C’est Job qui a mieux parlé de Dieu, ses amis sont donc condamnés. Au moment où Job avait renoncé à toute restauration, il fait l’expérience du Dieu de grâce et de liberté qui lui rend le double de ce qu’il avait perdu.

Étude de texte Job 1-2

Un homme qui n’est pas descendant d’Abraham, c’est donc un étranger, un arabe probablement, il n’est pas un israélite.
Dieu laisse que Job soit éprouvé.

Les mouvements du texte nous font voir l’alternance entre les choses de la terre (manger, boire, festoyer) et les réalités du ciel (purifier, offrir, aller à la rencontre de Dieu). Et Satan vient d’où ? de la terre. Il fait les « va et vient » à la recherche de sa proie.

Face à la souffrance de Job, même sa femme lui fait des reproches et demande à Job de maudire Dieu. Comme Ève auprès d’Adam, elle introduit le doute. « Est-ce qu’il faut toujours écouter sa femme » ? Pourquoi ?

Les paroles d’abandon : « Yahvé avait donné, Yahvé a repris, que son nom soit béni ». « Si on accepte le bonheur comme un don de Dieu et le malheur alors ? »

Faire le deuil, les signes de deuil : les habits déchirés, la poussière, le silence.

Une présence silencieuse des amis de Job : bonne attitude face à la souffrance.

Sept jours c’est la durée du deuil d’un être cher.

Contenu

Job est atteint par la souffrance pour éprouver le désintéressement de sa piété. Il est frappé d’abord dans ses biens matériels, ensuite dans son corps. Mais Job supporte l’épreuve avec brio et surtout ne pèche pas. Job et ses amis vont débattre sur la cause de sa souffrance. La souffrance est-elle un châtiment du péché ? Ils cherchent à donner un sens à la souffrance.

Thème central : la souffrance

La vision ancienne d’Israël a toujours considéré la souffrance comme un châtiment du péché, par extension, un homme pouvait être puni pour les péchés d’un autre (qui a péché ses parents ou lui ? Jn 9, 3). Par ailleurs, on voyait dans les biens de ce monde une récompense divine. Par contre, on ne trouvait pas d’explication satisfaisante à la souffrance du juste. Le livre contient quelques suggestions dépassant la doctrine traditionnelle au sujet de la souffrance comme épreuve de la véritable piété, comme purification préparant les bénédictions plus abondantes. La souffrance de Job est celle d’un innocent. Est-ce qu’il nous arrive de laisser la souffrance modifier notre perception de Dieu ? La souffrance est inévitable, elle est inhérente à la condition humaine, tôt ou tard tout le monde l’expérimente.

Face à la souffrance voici quelques attitudes à adopter : l’accepter, l’accueillir, la supporter. Plus on la renie, plus elle peut s’intensifier pour nous détruire. C’est une illusion de vouloir éradiquer la souffrance. On subit tout à force de ne rien vouloir supporter. Celui qui cède à la peur de souffrir provoque la souffrance. « La peur de la maladie finit par engendrer la maladie de la peur » nous dit Vergely. Accepter la souffrance ne signifie pas aimer la souffrance (Marie-Thérèse Nadeau), être inactif, la passivité face à la souffrance est contraire à accepter la souffrance. Le silence, seul langage possible face à la souffrance. Face à la souffrance, il ne faut pas se décourager, faire des efforts pour la faire reculer. La souffrance se gère à partir des ressources intérieures. C’est d’abord la personne elle-même. L’autre attitude, c’est d’exprimer sa souffrance ; associer nos souffrances à celles du Christ.

Théorie de la rétribution : « Dieu est juste par conséquent, il ne peut punir un innocent. Si Job souffre, c’est qu’il est puni par Dieu donc coupable. Théorie contestée par Job qui clame son innocence ».

Conclusion

L’un des plus beaux livres de la littérature universelle, aussi l’un des plus difficiles de l’Ancien Testament. Le livre de Job nous donne à penser face à la souffrance. Il nous invite à se tourner du côté des victimes pour affronter et combattre la souffrance injustifiée. Face à la souffrance, peut-on faire autrement que de maudire Dieu ?

La souffrance n’est pas le châtiment du méchant, elle est inhérente à la vie de l’homme, elle est consubstantielle.

La souffrance n’est ni dirigée vers le méchant, ni la résultante d’une action mauvaise. Elle est liée à tout homme qu’il soit bon ou mauvais, elle est sur terre.

Il y a une souffrance qui sauve.

Job sort victorieux de chaque épreuve. Face aux épreuves, Job ne maudira pas Dieu. La relation de Job avec Dieu n’est pas intéressée elle est gratuite.

Grâce à son humble confession Job reçoit le pardon de Dieu et intercède pour ses amis. Dieu le comble à nouveau plus qu’avant.
Une question demeure, qui est vraiment Dieu ? Le livre de Job semble nous dire ce que Dieu n’est pas. Ne pas confondre Dieu et l’idée que nous avons de lui. Il faut ruiner nos idées préconçues de Dieu pour faire place nette et accueillir l’étonnante nouveauté de l’Évangile.

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