Deuxième entretien de la neuvaine à Marie donnée au Sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs de Chertsey du 14 au 22 août 2021.
- 1ère partie: Survol des versets sur Marie dans le Nouveau Testament.
- 2e partie: Le témoin; Bruno Cornacchiola (1913-2001), de Tre Fontane.
Marie, la « comblée de grâce » n’est pas une sorte de déesse hors du temps, un personnage éthéré loin de notre quotidien. Elle fait partie de cette histoire biblique où des femmes ont eu leur importance, malgré une société fortement patriarcale : Sarah, Myriam, prophétesse et sœur de Moïse, Déborah, Esther, Judith, Houlda, Ruth.
Pour bien connaître Marie, rien ne vaut un retour aux sources : la foi de la première communauté chrétienne. L’expression de cette foi se trouve dans le Nouveau Testament. Un premier regard nous montre qu’on y parle assez peu de Marie. Les Apôtres, et surtout saint Paul, furent discrets sur la mère de Jésus. Pourtant ce silence cache des secrets que les premiers chrétiens ont pris soin de noter. N’oublions pas que ce qu’ils racontent est déjà éclairé par leur foi au Christ ressuscité. La reconnaissance de Jésus, Christ et Seigneur, au matin de Pâques, leur permet de confesser la divinité du nouveau-né de Marie.
Celle qui a cru
Luc raconte que Marie était déjà fiancée au charpentier Joseph lorsque l’ange Gabriel lui annonça qu’elle serait la mère du Messie. Puis il nous montre la jeune mère qui rend visite à sa cousine Elisabeth, enceinte elle aussi. En voyant Marie, Elisabeth proclame la première béatitude de l’Évangile : « Heureuse celle qui a cru. » (Luc 1, 45)
Six mois plus tard, un recensement romain oblige la fille de Sion à partir avec Joseph pour le lieu d’origine de leur famille, Bethléem. C’est là que naquit le Messie sauveur (meschiah).
« Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » (Luc 2, 19) Cette attitude d’accueil et d’écoute caractérise la vie intérieure de Marie. Elle ne comprend pas tout, mais elle reste disponible, se plaçant toujours dans l’écoute de la Parole pour la faire passer dans sa vie de tous les jours.
Quarante jours après la naissance, Marie et Joseph présentent Jésus au temple. Puis c’est un nouveau départ, rapporté par Matthieu, une fuite en Égypte, pour se soustraire à la colère d’Hérode. De son côté, Luc relate comment Jésus, âgé de douze ans, fut perdu par ses parents, et qu’il enseignait aux docteurs de la Loi dans le temple de Jérusalem. Ce ne fut pas facile pour Marie. Elle fut angoissée devant un tel événement, mais encore ici, Luc note, comme un refrain : « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. » (Luc 2, 51) Elle s’abandonne et cherche un sens à ce qu’elle vit, habitant son cœur qui ne fait qu’un avec Jésus. Par sa foi audacieuse, son espérance active, son amour fécond, Marie est un modèle pour tous les croyants.
Marie et Joseph ont donné à Jésus tout ce qu’il fallait pour qu’il grandisse en sagesse et en grâce. On vivait simplement à Nazareth. Imaginons Marie parler autour du puits avec les femmes de son bourg, prier les psaumes avec Jésus et Joseph, bénir Yahvé à chaque repas, participer aux grands pèlerinages, apprendre par cœur des passages de la Torah et les grandes bénédictions
Lorsque les temps furent accomplis, Jésus quitte sa famille pour l’annonce de la Bonne Nouvelle sur les routes de la Palestine, cet Évangile du règne de Dieu qu’il est lui-même. L’évangéliste Jean met en scène la mère de Jésus – c’est toujours ainsi qu’il l’appelle dans son évangile -, aux noces de Cana, où Jésus accomplit son premier signe. Elle dit à Jésus « Ils n’ont plus de vin. » (Jean 2, 3) Et lui de répondre que son heure n’est pas encore venue. Marie, en bonne disciple, dira alors aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira. » (Jean 2, 5)
Marie réapparaît dans l’évangile de Jean qui nous la présente debout au pied de la croix. Jésus lui donne ce même Jean pour fils et il lui confie sa mère. Marie devient la mère des croyants. Le corps de son fils mort est déposé sur ses genoux avant qu’on le porte au tombeau.
Après la résurrection de Jésus, Marie est présente avec les Apôtres au Cénacle, accompagnant l’Église naissante de sa prière fervente. C’est tout ce que nous dit le Nouveau Testament sur Marie, mais c’est suffisant pour montrer qu’elle est inséparable du mystère de son Fils. Elle l’a accompagné tout au long de sa vie, fidèle dans les moments importants.
Pour aller plus loin: Saint Joseph, homme de foi (Médiaspaul)
2 réponses
J’ai vécu une belle retraite à Gatineau avec Jacques Gauthier et acheter un de ses livres. Il est très inspirant et animé d’une belle Foi vivante.
Merci, André, pour votre commentaire. Unis dans la prière.